Sur le Maroni avec Véro et Patrick
Après avoir pris un énorme bol d'air de civilisation en Floride, nous sommes partis avec Véro et Patrick à la rencontre des "gens du fleuve" comme on les appelle ici et qui vivent à quelques centaines de kilomètres seulement de Kourou et de sa base spatiale.
Nous étions basés sur une île minuscule du Maroni, sans aucun doute, plus petite que celle de Robinson ; mais, elle était équipée de deux jolis carbets, d'une plage de sable fin digne de celle d'une poupée, au pied d'un saut magnifique dont la chanson a bercé nos rêves toute la nuit.
EMBARQUEMENT A APATOU
Situé sur le fleuve Maroni, le village d’Apatou compte 4000 habitants environ avec les kampoe, que vous allez bientôt découvrir et qui sont l’équivalent de nos hameaux de campagne métropolitains. La population y est majoritairement Bonis qui sont des Noirs Marrons. Le seul moyen d'accès était jusqu’alors le fleuve Maroni, véritable autoroute reliant les villages du fleuve : Maripasoula, Grand Santi, Papaïchton pour les plus importants à la bande côtière. Aujourd’hui, une route a été construite, véritable ouvrage d’art aux fins fonds de la forêt guyanaise qui a permis de désenclaver ce village.
Sur le Maroni se trouvent de nombreuses îles qui sont toutes rattachées au Surinam à l’exception de l’île Portal situé en face de Saint Laurent du Maroni. Cela nous permet de naviguer sur de jolis bras du fleuve qui sont méconnus, pour la plupart, des gens qui ne sont pas d'ici.
PANNE DE MOTEUR ...
Ce qui nous a valu une pause sur une des nombreuses îles du fleuve. La culture locale veut qu'une île appartienne à celui qui l'aura choisie et qui y aura installé un peu de confort. Nénamoins, chacun peut s'y arrêter au fil de son voyage sur le Maroni ou y chercher refuge s'il en a besoin.
Nous en avons profité pour faire quelques photos souvenir... ici avec Véro qui a déjà un pied dans l'avion, snnnifffffffffff !!!!
La tite famille :
Sur le fleuve, le ramassage scolaire, la distribution du courrier et tous les types de transport se font en pirogue. On a même rencontré un tracteur à Apatou !!!
Ici, on aperçoit les pirogues remplies de fûts d'essence qui serviront à approvisionner les sites d'orpaillage.
Notre pirogue, ancien patrimoine de la DDE reconvertie en "navette" du Maroni mais qui en quand même gardé la principale couleur !!!
Quelques spécimens rencontrés au gré de nos marches en forêt ou dans les villages : chenille aux jolies couleurs mais ultra urticante, serpent sorti du bagne et dont notre guide nous a formellement empêché de nous approcher (d'où la photo plutôt floue), nid de migale au centre, picolette enfermée (malheureusement) dans sa cage comme bon nombre de ses congénères ici en Guyane car leur participation à des concours de chant locaux valent de très jolis prix à leur propriétaire et enfin petit singe lui aussi en captivité qui (nous n'avons pas osé poser la question) finira sûrement dans une marmite du village.
Au Kampoe où vit la famille de notre guide nous apprenons que ce sont des familles au sens élargi (grands-parents, oncles, tantes, cousins, cousines, frères et soeurs) qui vivent ensemble
Puis visite d'un camp d'orpailleurs sur la rive surinamaise du fleuve
On s'y serait cru dans le film Orpailleur
Enfin, retour sur notre île pour y passer la nuit
Avec l'appui logistique de Mickaël en élec et surtout sans manquer l'incontournable ti punch
Et bien entendu les baignades au soleil couchant
Au réveil, Véro avait pêché un aïmara !!! Elle en pouvait plus not' Véro .... Sauf que c'était sûrement dans ses rêves ....
Et nous avons satisfait aux coutumes locales ; dans le Maroni, on réalise les gestes de la vie quotidienne : on se lave, on fait la vaisselle, la lessive …. et sûrement plus pour certains ????
Puis nous sommes repartis à la conquête du fleuve
de ses Kampoe
de ses criques où, même le téléphone portable fait partie de l'équipement de survie comme nous le montre notre guide sur la photo
Au détour des méandres du fleuve, on découvre des barges de chercheurs d’or. La réglementation en matière d’environnement n’est pas identique sur le territoire français et sur celui du Surinam où, il nous a semblé ( ????) que l’utilisation du mercure était encore monnaie courante.
Le fleuve reste frontalier et donc soumis à des règles diverses et variées…
Quelle terre allons-nous laisser à nos enfants ??? Notre Poussinette se souviendra-t-elle de ce que ses yeux d'ado ont vu à Apatou ???
MI DE ANGA LENTI
Ce village est installé au creux d'une île du Maroni et se situe en territoire Suriname
Ce serait l'équivalent d'un bourg de notre Métropole :
il y avait l'église, les commerces, les bistrots et ....
5 métros en vadrouille et assoiffés !!
mais aussi de magnifiques enfants plus ou moins sages ... mais tellement beaux !
Mais nous avons du reprendre l'autoroute du Maroni, bien encombrée en cette fin de week-end
Ranger le campement sur "notre" île
et reprendre le chemin de la civilisation sans un dernier regard vers ce petit havre de paix
Apatou "village" nous attend aux bords du Maroni pour nous laisser reprendre pied sur la terre ferme
Alors Véro, je te connais trop ... tu auras cette tite larme en revoyant tout cela ...
Notre dernier WE ensemble restera sans nul doute l'un de mes meilleurs souvenirs de ce beau pays. Cette escapade aura été profonde et véritable. Même 600 kilos d'or pur ne peut s'aligner sur ce que l'on aura vécu.
J'ose espérer que ceux qui ne connaissent la Guyane que par ce blog comprendront la magie de ce pays envoûtant!!!